Aux Veilleurs de Tréguier

Aux Veilleurs de Tréguier:

En veilleur parmi tant d'autres, je serai avec vous par la pensée! Je voudrais simplement que ces quelques mots vous disent combien votre fidélité est précieuse. Dans notre univers où tout passe, où tout change, où rien ne semble fait pour durer, votre présence suffit à prouver qu'il reste un lieu sur lequel puisse se fonder une espérance; et ce lieu, c'est votre fidélité, c'est la fidélité qui nous unit. Le témoignage qui nous anime n'était pas passager, et notre engagement n'était pas l'affaire d'un moment... Nous ne sommes pas accrochés au passé, au contraire: nous sommes tout entiers présents à l'actualité de ce message. Le sens de la dignité de l'homme, de la femme et de l'enfant; le refus de toute commercialisation du corps; le refus de tout asservissement des esprits; le désir de rappeler la beauté et la fécondité de la famille: voilà ce qui nous réunit, et qui est plus actuel, plus profondément actuel que les opinions de circonstances successivement adoptées par l'univers médiatique et politique d'un pays qui semble avoir perdu tout cap.

C'est à cette actualité de toujours que nous voulons rester toujours fidèle.

Nous le savons bien - et ici, en Bretagne, vous le savez mieux que quiconque: le flux et le reflux, les marées, les variations du ciel, des vents et des saisons, le froid et le chaud, la pluie, la bruine et la brume, le calme plat qui fige tout comme la tempête qui agite l'océan, rien de tout cela ne parvient à ébranler le phare, s'il est bien ancré sur le rocher. Rien ne le détourne de sa mission. Quand la nuit semble tomber sur une société tout entière, il faut la fidélité silencieuse des gardiens de phares pour allumer dans l'obscurité une toute petite flamme dont la signification mystérieuse suffit à éviter bien des naufrages. Il faut la présence fidèle des hommes qui, dans la nuit, gardent la lumière allumée, pour veiller sur les autres hommes qui tentent de trouver un chemin dans la pénombre... Merci d'être ces veilleurs; merci pour votre fidélité! (François-Xavier Bellamy, 22 novembre 2014).

mardi 3 mars 2015

Monseigneur Sleiman à Saint-Malo le 14 mars

AED nous annonce la venue exceptionnelle de l'archevêque latin de Bagdad, Mgr Sleiman, à Saint-Malo samedi 14 mars.
Il donnera une conférence à la cathédrale de Saint-Malo à 16h30 sur la dramatique situation des Chrétiens d'Orient.
Puis il présidera la messe à la cathédrale à 18h30.
A l'issue de la conférence et de la messe sera organisée une collecte au profit des Chrétiens réfugiés d'Irak.



MONSEIGNEUR   JEAN-BENJAMIN   SLEIMAN


ARCHEVEQUE  LATIN  DE  BAGDAD


Archevêque de Bagdad depuis janvier 2001, il a été ordonné prêtre en 1973 à Beyrouth pour l’Ordre des Carmes déchaux.
Il a étudié la Théologie l’Université Catholique de l’Ouest (Angers) et à l’Institut Catholique de Paris et est diplômé d’un Doctorat d’Anthropologie sociale et culturelle de Paris V-René Descartes Sorbonne. De 1983 à 1991, il a enseigné à l’Université Saint Joseph de Beyrouth.
Il a fait son entrée dans sa Cathédrale de Bagdad le 29 mars. Il a vécu de près l’offensive américaine de 2003 et l’exode des populations qui a suivi. Un million et demi de chrétiens vivaient alors en Irak dont plus de 600 000 à Bagdad, vingt ans plus tard ils sont dix fois moins nombreux.
Suite aux drames de l’été 2014 en Irak, Mgr Sleiman suppliait « il faut rompre le mur du silence qui entoure le meurtre des chrétiens à Mossoul ». Il continue d’affermir ses frères dans l’amour et la vérité même s’il avoue avoir peur parfois de parler comme il le fait.
Fin août, il déclarait: « Si le Moyen-Orient n’est pas pacifié, je ne pense pas que l’Europe sera tranquille. Ce genre de phénomène ne s’arrête pas à des limites territoriales, et je crois que l’Europe a le plus grand intérêt à pacifier le Moyen-Orient et revenir à sa politique classique qui était beaucoup plus sage, plus humaine certainement qu’elle ne peut l’être aujourd’hui. »
Et même si à Bagdad, les chrétiens sont à peu près les seuls Irakiens à pouvoir franchir les barrages des milices sunnites et chiites sans risquer leur vie, les attentats quotidiens et le sort de leurs frères à Mossoul comme à Qaraqosh les terrorisent chaque jour. Et les obligent à fuir. « L’émigration des chrétiens est une hémorragie que rien ne peut endiguer, constate l’archevêque. Ce départ est irréversible. Les gens vendent leur terrain, leur maison. Pour eux, l’exil est préférable à la peur. » Aujourd’hui, la communauté chrétienne de Bagdad a perdu plus de la moitié de ses membres, toutes obédiences confondues. « Avec leur départ, regrette Mgr Sleiman, la société irakienne s’appauvrit. Et en perdant sa variété, elle se ferme sur elle-même et se radicalise. »

(Mgr Sleiman est l’auteur du livre Dans le piège irakien paru en 2006 aux Presses de la Renaissance.)



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