AED nous annonce la venue exceptionnelle de l'archevêque latin de Bagdad,
Mgr Sleiman, à Saint-Malo samedi 14 mars.
Il donnera une conférence à la cathédrale de Saint-Malo à 16h30 sur la dramatique situation des Chrétiens d'Orient.
Puis il présidera la messe à la cathédrale à 18h30.
A l'issue de la conférence et de la messe sera organisée une collecte au profit des Chrétiens réfugiés d'Irak.
MONSEIGNEUR
JEAN-BENJAMIN SLEIMAN
ARCHEVEQUE
LATIN DE BAGDAD
Archevêque de Bagdad depuis janvier 2001, il a été ordonné
prêtre en 1973 à Beyrouth pour l’Ordre des Carmes déchaux.
Il a étudié la Théologie l’Université Catholique de l’Ouest
(Angers) et à l’Institut Catholique de Paris et est diplômé d’un Doctorat
d’Anthropologie sociale et culturelle de Paris V-René Descartes Sorbonne. De
1983 à 1991, il a enseigné à l’Université Saint Joseph de Beyrouth.
Il a fait son entrée dans sa Cathédrale de Bagdad le 29 mars.
Il a vécu de près l’offensive américaine de 2003 et l’exode des populations qui
a suivi. Un million et demi de chrétiens vivaient alors en Irak dont plus de
600 000 à Bagdad, vingt ans plus tard ils sont dix fois moins nombreux.
Suite aux
drames de l’été 2014 en Irak, Mgr Sleiman suppliait « il faut rompre le mur du
silence qui entoure le meurtre des chrétiens à Mossoul ». Il continue
d’affermir ses frères dans l’amour et la vérité même s’il avoue avoir peur
parfois de parler comme il le fait.
Fin août, il
déclarait: « Si le Moyen-Orient n’est pas pacifié, je ne pense pas que l’Europe sera
tranquille. Ce genre de phénomène ne s’arrête pas à des limites territoriales,
et je crois que l’Europe a le plus grand intérêt à pacifier le Moyen-Orient et
revenir à sa politique classique qui était beaucoup plus sage, plus humaine
certainement qu’elle ne peut l’être aujourd’hui. »
Et même si à
Bagdad, les chrétiens sont à peu près les seuls Irakiens à pouvoir franchir les
barrages des milices sunnites et chiites sans risquer leur vie, les attentats
quotidiens et le sort de leurs frères à Mossoul comme à Qaraqosh les
terrorisent chaque jour. Et les obligent à fuir. « L’émigration des chrétiens est
une hémorragie que rien ne peut endiguer, constate l’archevêque. Ce
départ est irréversible. Les gens vendent leur terrain, leur maison. Pour eux,
l’exil est préférable à la peur. » Aujourd’hui, la communauté chrétienne de
Bagdad a perdu plus de la moitié de ses membres, toutes obédiences confondues. « Avec leur départ, regrette Mgr
Sleiman, la société irakienne
s’appauvrit. Et en perdant sa variété, elle se ferme sur elle-même et se
radicalise. »
(Mgr Sleiman
est l’auteur du livre Dans le piège
irakien paru en 2006 aux Presses de la Renaissance.)
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