Aux Veilleurs de Tréguier

Aux Veilleurs de Tréguier:

En veilleur parmi tant d'autres, je serai avec vous par la pensée! Je voudrais simplement que ces quelques mots vous disent combien votre fidélité est précieuse. Dans notre univers où tout passe, où tout change, où rien ne semble fait pour durer, votre présence suffit à prouver qu'il reste un lieu sur lequel puisse se fonder une espérance; et ce lieu, c'est votre fidélité, c'est la fidélité qui nous unit. Le témoignage qui nous anime n'était pas passager, et notre engagement n'était pas l'affaire d'un moment... Nous ne sommes pas accrochés au passé, au contraire: nous sommes tout entiers présents à l'actualité de ce message. Le sens de la dignité de l'homme, de la femme et de l'enfant; le refus de toute commercialisation du corps; le refus de tout asservissement des esprits; le désir de rappeler la beauté et la fécondité de la famille: voilà ce qui nous réunit, et qui est plus actuel, plus profondément actuel que les opinions de circonstances successivement adoptées par l'univers médiatique et politique d'un pays qui semble avoir perdu tout cap.

C'est à cette actualité de toujours que nous voulons rester toujours fidèle.

Nous le savons bien - et ici, en Bretagne, vous le savez mieux que quiconque: le flux et le reflux, les marées, les variations du ciel, des vents et des saisons, le froid et le chaud, la pluie, la bruine et la brume, le calme plat qui fige tout comme la tempête qui agite l'océan, rien de tout cela ne parvient à ébranler le phare, s'il est bien ancré sur le rocher. Rien ne le détourne de sa mission. Quand la nuit semble tomber sur une société tout entière, il faut la fidélité silencieuse des gardiens de phares pour allumer dans l'obscurité une toute petite flamme dont la signification mystérieuse suffit à éviter bien des naufrages. Il faut la présence fidèle des hommes qui, dans la nuit, gardent la lumière allumée, pour veiller sur les autres hommes qui tentent de trouver un chemin dans la pénombre... Merci d'être ces veilleurs; merci pour votre fidélité! (François-Xavier Bellamy, 22 novembre 2014).

mercredi 24 septembre 2014

A commander et à lire sans attendre!

« Nul n'est prophète en sa parenté, et voilà bien la grâce… »

« […] Engendrer des enfants ou faire des livres, il faut choisir. Je n’ai pas réussi à choisir. Je ne suis d’ailleurs pas très “prochoix”. Ce qui est très imprudent, je le confesse, et fait assez mauvais genre. On me demande : “Comment faites-vous pour publier autant de livres ayant une famille aussi nombreuse ? ” [Fabrice Hadjadj a six enfants, Ndlr]. Eh bien je fais mal. Je laisse les enfants rendre impossible le Grand Œuvre, et je laisse les textes que je bricole encore me rendre moins disponible aux enfants. Mais peut-être que je fais bien aussi. Car ce que l’un et l’autre perdent en perfection, je crois, ils le gagnent en vérité de vie – une vérité bancale, certes, guère affriolante, mais qui fait son chemin en boitant.
[…] Nul n’est prophète en sa parenté. Et voilà bien la grâce – tant il est facile d’être attendu comme le messie par des gens qui ne nous connaissent que de loin. La parenté nous rappelle à une prophétie plus haute, celle du réel, d’un avenir qui dépasse nos projections, d’une fécondité qui échappe à nos constructions. […] Rien n’est prophétique plus que le mariage dans ses contrariétés mêmes – signe de l’Alliance du Dieu miséricordieux et de son peuple à cœur double et nuque raide. »
Extraits de l'avant-propos

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