Aux Veilleurs de Tréguier

Aux Veilleurs de Tréguier:

En veilleur parmi tant d'autres, je serai avec vous par la pensée! Je voudrais simplement que ces quelques mots vous disent combien votre fidélité est précieuse. Dans notre univers où tout passe, où tout change, où rien ne semble fait pour durer, votre présence suffit à prouver qu'il reste un lieu sur lequel puisse se fonder une espérance; et ce lieu, c'est votre fidélité, c'est la fidélité qui nous unit. Le témoignage qui nous anime n'était pas passager, et notre engagement n'était pas l'affaire d'un moment... Nous ne sommes pas accrochés au passé, au contraire: nous sommes tout entiers présents à l'actualité de ce message. Le sens de la dignité de l'homme, de la femme et de l'enfant; le refus de toute commercialisation du corps; le refus de tout asservissement des esprits; le désir de rappeler la beauté et la fécondité de la famille: voilà ce qui nous réunit, et qui est plus actuel, plus profondément actuel que les opinions de circonstances successivement adoptées par l'univers médiatique et politique d'un pays qui semble avoir perdu tout cap.

C'est à cette actualité de toujours que nous voulons rester toujours fidèle.

Nous le savons bien - et ici, en Bretagne, vous le savez mieux que quiconque: le flux et le reflux, les marées, les variations du ciel, des vents et des saisons, le froid et le chaud, la pluie, la bruine et la brume, le calme plat qui fige tout comme la tempête qui agite l'océan, rien de tout cela ne parvient à ébranler le phare, s'il est bien ancré sur le rocher. Rien ne le détourne de sa mission. Quand la nuit semble tomber sur une société tout entière, il faut la fidélité silencieuse des gardiens de phares pour allumer dans l'obscurité une toute petite flamme dont la signification mystérieuse suffit à éviter bien des naufrages. Il faut la présence fidèle des hommes qui, dans la nuit, gardent la lumière allumée, pour veiller sur les autres hommes qui tentent de trouver un chemin dans la pénombre... Merci d'être ces veilleurs; merci pour votre fidélité! (François-Xavier Bellamy, 22 novembre 2014).

lundi 21 octobre 2013

La fraude des mots du "gender"



 « La perversion de la Cité commence par la fraude des mots » Platon

L’idéologie du « gender » (improprement traduit par genre) n’est pas une théorie, un système de pensée cohérent comme l’ont été le marxisme ou le nazisme. C’est un ensemble de concepts plus ou moins apparentés, mais centrés sur une anthropologie laïciste, individualiste et hédoniste. Elle s’avance masquée derrière tout un vocabulaire aux allures vertueuses : égalité, liberté, parité, lutte contre les discriminations, santé reproductive, droits, dignité humaine, mariage pour tous…. . Un nouveau vocabulaire est introduit, qui, par son ambiguïté, permet d’amener les esprits progressivement, insensiblement au coeur de ce qui est un processus de « déconstruction » de l’homme et non une théorie. Voici quelques exemples de cette fraude du langage.

Conformément à la CEDAW [1], certains termes des textes Onusiens et européens ont été remplacés : "fraternité" par "solidarité" ; "vérité" par "transparence" ; "justice" par "discrimination" ; "paternité" ou "maternité" par "parentalité". Le traité de Lisbonne ne dit plus que le mariage est l’union de la femme et de l’homme mais de deux personnes !

On ne parle plus de distinction (de différences, pourtant sources de fécondité), mais de discrimination, c’est à dire de rejet (pour cause de différence). Comment peut-on ne pas être contre les discriminations ?  Et pourtant [2], c’est la CEDAW  qui, au nom de la non discrimination des femmes (épouse et mère), a introduit l’expression de « santé reproductive » pour remplacer les termes d’avortement et de contraception et en justifier les actes, jusqu'à en faire un droit de la femme (comme si l’embryon lui appartenait), la grossesse étant même considérée comme une maladie (qu’il faut éliminer au nom de l’égalité homme-femme) et l’enfant à naître comme un agresseur. Ainsi une clinique abortive est souvent désignée comme « centre de santé reproductive ».

Dans cet esprit qui occulte la fécondité des différences, et qui cherche à faire de toute aspiration même minoritaire un droit aux dépens du bien commun, on a de plus créé une arme pour éliminer plus facilement ceux qui ne sont pas d’accord : l’accusation, par exemple d’homophobie devenue même un délit.  La force de l’accusation est dans l’intimidation par la peur qu’elle suscite pour éviter tout débat.  

Pour aller au delà de ces exemples de manipulation du langage par les ingénieurs sociaux de la mondialisation, on pourra d’abord lire le dernier livre de Marguerite Peeters[3] ; puis approfondir avec l’ouvrage de référence très documenté et argumenté du Conseil Pontifical pour la Famille 2.
 
Face à cette idéologie qu’elle qualifie de tigre de papier, M. Peeters recommande de rester en dehors de toute compromission  et de ne céder à aucune de ses tentatives d’intimidation. Ainsi qu’il ressort de l’université d’été de la Sainte Baume[4], ne soyons pas des naïfs et formons nous en réinvestissant la pensée et la culture, notamment chrétiennes, pour nous opposer à cette idéologie mensongère et l’expliquer autour de nous.  
Les AFC du Trégor       




[1] « Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes », qui oblige tout Etat signataire à mettre en place le « gender » dans ses lois et programmes sociaux.  Elle a été ratifiée par la France en 1983…
[2] Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques. 1000 pages. Ed P. Téqui. 2005
[3] Le gender, une norme mondiale ? Pour un discernement. 107 pages. Ed. Mame. Mars 2013
[4] 28-31 août 2013, cf le compte rendu à télécharger ici.

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